Urgences climatiques, instabilités sociétales et économiques, repli sur soi et perte de repères : les défis territoriaux sont vertigineux, les exigences multiples, les pressions accrues. Les élus, les directions générales territoriales, les équipes du quotidien affrontent des équations d’une incroyable complexité : les liens se distendent, les relations se crispent et les besoins restent immenses !
Organiser la coopération, contribuer aux mises en synergies et AGIR !
C’est la ligne que le SNDGCT s’est fixée avec volontarisme et courage. C’est la ligne que nous tiendrons aux côtés de l’ensemble des parties prenantes de l’action publique, au 1er rang desquelles les élus.
En premier lieu parce que nous sommes de fervents défenseurs du service public, de la décentralisation, de la responsabilité exercée par la bonne personne, au bon moment et au bon endroit. Réforme après réforme, crise après crise, il n’est plus à démontrer que l’écoute active des habitants, le lien de proximité, l’élaboration de solutions pragmatiques en réponse aux besoins, demeurent parmi les principales sources de vitalité de notre démocratie.
Mais aussi parce qu’il nous faut repenser quelques fondamentaux. Car si le principe d’égalité a profondément servi la république française et favorisé la solidarité sur laquelle nous nous sommes constitués, force est de constater que les temps ont changé. La crise sanitaire a considérablement amplifié le mouvement vers des réponses personnalisées, individualisées. Cela devient d’autant plus compliqué qu’elles doivent être finement articulées avec le maintien de l’intérêt général et l’équité.
Agir aussi, parce que la disparité des bassins de vie est désormais combinée à une pression accrue sur les décideurs locaux, le tout sur fond d’incertitude permanente. Cette réalité nécessite souplesse, modernité et une capacité à placer les publics (habitants, citoyens, acteurs économiques, sociaux…) au cœur des mises en œuvre. Il convient pour cela de trouver le juste équilibre entre démocratie représentative et contributive et de savoir aussi faire preuve d’ouverture d’esprit, d’audace et de respect de notre Etat de droit.
Ainsi, ce sont bien notre rapport aux autres et les moyens dont nous disposons qui sont interrogés. Lorsque les agents publics sont réduits à des expressions de langage telles que masse salariale ou charge RH, comment s’étonner que les candidatures aux métiers de la fonction publique se raréfient, faisant peser sur les élus locaux la responsabilité de services inopérants ?
Quand les fiscalités locales sont, pas à pas, réduites à leur plus simple et irréaliste expression, comment être surpris de la colère grandissante ? Quand le temps et l’énergie doivent être mobilisés autour des jeux de pouvoir et des défauts de loyauté, comment imaginer des promesses d’avenir au bénéfice de chacune et chacun sur nos territoires ?
Ainsi, à l’échelle humble, sincère et déterminée du SNDGCT, nous revendiquons notre capacité, notre expertise et notre légitimité à engager, avec l’ensemble des parties prenantes, dans le plus grand respect de la démocratie et de ses représentants, une profonde mutation de l’action publique, de ses modes opératoires et relationnels.
Seuls nous ne pourrons évidemment rien. Notre, ma proposition est bien de se mettre, ensemble, à la même table de travail.