L’Intelligence Artificielle (IA), soulevant de multiples réflexions éthiques sur la gouvernance et la transparence des algorithmes, aura nécessairement des impacts sur l’activité des administrations. Un temps de travail lui sera consacré, vendredi 8 novembre prochain de 14h30 à 16h00, à l’occasion de Territorialis®. Assister à cet atelier, c’est exploiter de manière optimale les informations et les données dans de nombreux domaines. Stéphane Privé, Délégué général de l’Institut Français de Gouvernance Publique (IFGP), qui interviendra, nous livre son expérience.
L’IFGP prendra la parole sur le projet de création d’une structure mutualisée par et pour les collectivités, permettant de co-construire les politiques et les services publics de demain : La Maison des Collectivités - TerritoriaLab. Le TerritoriaLab intégrera une démarche de beta-ct.fr, en miroir de la démarche beta.gouv.fr de l’État. Il permettra d’explorer, de prototyper et de tester des nouveaux dispositifs publics sur le terrain, au plus près des usagers, en les associant dès en amont à la phase de conception. Il sera aussi le lieu de construction partagée d’une approche stratégique et opérationnelle en matière de données publiques.
« Les collectivités territoriales ont un rôle central à jouer dans la conception et la fabrication des services publics de demain. C’est parce qu’elles délivrent les services publics de proximité, ceux qui façonnent le quotidien des citoyens, que la transformation de l’action publique doit puiser sa dynamique dans les démarches qu’elles engagent. Les collectivités territoriales doivent unir leurs initiatives et leurs forces d’innovation pour mener des projets d’exploration et de prototypage nécessaires pour répondre aux nouveaux besoins de nos concitoyens, et ce dans un contexte de mutations profondes, tant économiques que sociales, sociétales et environnementales. », explique Stéphane Privé.
Animatrice : Aleksandra GAIFFE, Directeur général adjoint en charge du Pôle performance et proximité, Conseil régional Hauts-de-France
Intervenants :
• Caroline LOPINOT, Directrice Déléguée, Infopro Digital
• David MENGA, Ingénieur, chercheur, EDF RetD
• Stéphane PRIVÉ, Délégué général de L'IFGP
• Benjamin DOBERSET, Chargé de déploiement PIAF, ETALABS
Le premier enjeu en matière d’intelligence artificielle pour nos collectivités est avant tout de maîtriser et d’exploiter leurs gisements de données dans l’objectif d’un service toujours meilleur à leurs administrés. Le deuxième enjeu, conséquence du premier, est de revisiter progressivement l’ensemble de nos services et dispositifs pour interroger leurs finalités, leur utilité, et seulement ensuite leurs modes de fabrication et de « délivrance ».
Ce travail, colossal mais indispensable, nous mènera automatiquement vers une introduction progressive de l’IA, là où cela fait sens, mais sans parti pris dogmatique, pour ou contre, et surtout sans inverser les priorités.
D’ailleurs, plutôt que d’intelligence artificielle, il conviendrait de parler de raisonnement artificiel (profilage des besoins, effectifs et potentiels, individuels et collectifs, par traitement de données de masse dans une approche néo-cognitive et processus rendus possibles par l’informatique quantique). Ce raisonnement artificiel, qui fait déjà des merveilles par exemple en matière de diagnostics et prédictions médicaux, ne remplacera pas de sitôt ce qui rend l’intelligence humaine si précieuse : l’empathie, la vision, l’intuition...
Sans doute faudrait-il que la puissance publique fixe un cadre de droits et de devoirs. Entre l’enthousiasme des uns et les crispations des autres, il y a juste l’enjeu de préserver les libertés humaines : vaste défi et vaste chantier qui restent à engager et mener à bien.