« L’Entente territoriale est à réinventer ». Président du SNDGCT, Stéphane Pintre appelle à la « vigilance » quant aux décrets d’application de la loi du 6 août 2019.
1 - Quel message avez-vous voulu faire passer en cette fin de mandat ?
L'optimisme est de rigueur car notre organisation professionnelle est dynamique et bien vivante. Notre réseau est très actif, tant au niveau national grâce à une équipe dirigeante mobilisée en permanence, que sur les territoires avec des unions régionales et des sections départementales à l'écoute de nos adhérents et toujours promptes à les assister en cas de difficultés. Cette mobilisation et cette réactivité sont de bon augure à la veille des élections municipales de mars 2020 qui ne seront pas sans incidence sur les équipes de direction générale des communes et des intercommunalités.
Mais notre optimisme se double d'une vigilance accrue, car si la réforme de la fonction publique est derrière nous et que la loi du 6 août 2019 n'a pas bouleversé fondamentalement le cadre statutaire, les décrets d'application sont en préparation et devraient intervenir tout au long de l'année prochaine. Par ailleurs, on nous annonce un projet de loi relatif à l'organisation territoriale pour le second semestre 2020. Ce sera sans aucun doute une nouvelle étape importante pour la décentralisation qui, me semble-t-il, malgré les dénégations gouvernementales, est en très net recul dans notre pays.
2 - Les turbulences sur le montant des cotisations vous ont-elle surpris ?
Pas vraiment, car c'est toujours un sujet sensible dans notre syndicat. Ça m'a d'ailleurs toujours interrogé, même lorsque je n'étais qu'un simple adhérent, que certains puissent consacrer autant d'énergie à mégoter sur quelques francs à l'époque, sur quelques euros aujourd'hui ! Je suis un militant du service public local, de la décentralisation, de la fonction publique territoriale et des fonctions de direction générale. Pour moi cet engagement n'a pas de prix !
Ceci dit je comprends et je trouve légitime que nos adhérents sollicitent la plus grande transparence en matière financière. C'est la raison pour laquelle depuis mon élection à la présidence nationale, je n'ai eu de cesse de renforcer les contrôles financiers et comptables, avec la consolidation nationale des comptes et la création de la commission des finances, mais aussi d'améliorer la communication financière. Désormais et comme je viens de le faire après le congrès d'ARRAS, j'adresserai tous les ans un message à chaque adhérent pour l'informer des recettes et dépenses du syndicat.
3 - L'Entente que va-t-elle devenir ?
L'Entente n'était que la résurgence "relookée" de feu la Commission du Cadre A que le Syndicat a porté à bout de bras durant des années, avec nos collègues de l'AITF.
Il s'agit d'une organisation informelle qui ne peut fonctionner que grâce à l'investissement d'une poignée de collègues appartenant aux différentes organisations qui la composent, mais à condition surtout que tous les dirigeants de ces organisations y participent régulièrement et sans arrières pensées. A l'occasion de la concertation et du débat sur le projet de loi de transformation de la fonction publique, l'Entente a été incapable de parler d'une même voix et de faire une plateforme commune. J'ai même eu des preuves du contraire. Dès lors notre participation à l'Entente n'avait plus lieu d'être. Une nouvelle Entente est à inventer. Dans tous les cas nous continuerons d'avoir des relations amicales avec toutes les associations professionnelles du cadre A de la fonction publique territoriale et même des relations partenariales étroites avec certaines d'entre elles, comme par exemple avec l'ADGCF.