Après un parcours dans la fonction publique d’Etat, c’est à 40 ans que Jean-Daniel Heckmann rejoint la fonction publique territoriale. Directeur général des services de la Région Centre depuis 2008, il évoque son double parcours professionnel et son quotidien.
Mon parcours
« Mon parcours dans la fonction publique d’Etat correspond à un parcours ascendant classique. Pendant 17 ans, de mes premiers postes en trésoreries générales, puis à Bercy et enfin au ministère de la fonction publique, j’ai pu avoir une approche concrète des différents niveaux d’action de l’Etat, dans ses services territoriaux et en administration centrale.
Après des études de droit, j’ai intégré l’Ecole nationale du Trésor Public. A l’issue de cette formation, j’ai travaillé sur les métiers de la bancassurance, des finances, de l’audit et des RH, dans les trésoreries générales du Haut-Rhin et de l’Indre et Loire.
Puis, de 1996 à 2000, à la Direction Générale de la Comptabilité Publique en tant que directeur départemental du Trésor Public, j’ai participé à la gestion et à la modernisation des dispositifs de recrutement et de formation professionnelle.
J’ai ensuite rejoint le corps des administrateurs civils par la voie du tour extérieur et suivi un cycle de perfectionnement à l’ENA. C’est dans ce cadre, en effectuant un stage au Conseil Général de l’Essonne, que j’ai aimé l’étendue des politiques publiques locales, leurs enjeux, leur dynamiques sur les territoires et la compétence des équipes.
Fin 2001, j’ai pris dans ce même conseil général les fonctions de DGA en charge des ressources. Dans un territoire aux grandes fractures et aux potentiels élevés, cette fonction m’a amené à participer à la mise en œuvre d’actions concrètes et à acquérir une vision transversale du champ d’action de la collectivité.
Après cette première expérience, j’ai rejoint le conseil général d’Ille-et-Vilaine, en tant que DGA chargé des ressources, pendant quatre ans. Puis, en septembre 2008, j’ai été nommé au poste de DGS du conseil régional du Centre par François Bonneau, son président.
La fonction de DGS
Au début de ma carrière, je n’avais jamais envisagé cette fonction. En travaillant pendant 7 ans auprès de plusieurs DGS aux tempéraments et aux méthodes d’action très diversifiées, tous dotés d'un grand talent et d’un engagement professionnel hors normes, j’ai beaucoup appris.En venant des services de l’Etat, la découverte du travail avec des élus, très investis, a été également très motivante. Cela m’a conforté dans l’envie de continuer un parcours dans la fonction publique territoriale et j’ai candidaté en 2008 au poste de directeur général des services de la Région Centre.
Ce métier est une très grande chance : on est pleinement acteur, aux côtés des élus, des équipes, en ayant toujours pour objectif les services rendus aux usagers.
Du cheminement d’une idée, de son émergence jusqu’à sa réalisation concrète, comme la rénovation d’un lycée, la construction d’un vélodrome, la réouverture d’une nouvelle ligne de TER, le soutien aux entreprises et à l’emploi… ce sont autant de résultats tangibles, qui entretiennent la motivation et permettent de participer à l’action publique au service de l’intérêt général.
Le métier de DGS consiste à donner du sens, à impulser des enthousiasmes, à veiller à la cohésion. Mais il s'agit souvent aussi de gérer des paradoxes, de la complexité, des contraintes et des égos…on cherche sans cesse l’équilibre ! Le côté relationnel du poste, la grande diversité des interlocuteurs de tous niveaux sont des facteurs d’évolution personnelle. On tisse des liens, des complicités, des amitiés, on évolue…
Ce métier offre la tentation de l’hyperactivité et l’on peut facilement se laisser aspirer par la matière, qui est sans limites... Je reste vigilant sur la place qu’occupe ma vie professionnelle. La concilier avec une vie familiale, sportive, sociale, demande de réserver des temps de respiration ; je ne suis pas certain d’y être toujours parvenu.
Cet équilibre me parait plus simple aujourd’hui, l’expérience de ces six années passées sur les fonctions me permet de mieux réguler le tout.L’action des services du conseil régionalIl m’est difficile de citer une action particulière aux dépens d’une autre, ce serait méconnaître le fait que dans une collectivité, chacun est important, que l’action de chacun compte.
Je suis heureux de mener à bien le pilotage et l’animation de la collectivité, avec une équipe soudée, en laquelle j’ai totalement confiance. Au début du mandat ont été posées les actions que les élus voulaient entreprendre pour la région. Nous avons mis en place une stratégie de lancement pour les six années, entre 2010 et 2015.
Sur les 30 projets majeurs, relatifs à l’économie, la transition énergétique et écologique et le développement du territoire, qui avaient été décidés pour cette mandature nous en avons réalisé 25 et ajouté quelques autres : c’est une fierté collective.»