Rares sont les DGS ayant vécu une expérience de directeur/trice de cabinet dans une collectivité. Mariette Thébyne en a fait le choix et partage aujourd’hui cette étape qu’elle qualifie de « fondamentale » dans sa vision du métier. Elle aborde également certaines spécificités liées au territoire de la Guyane.
Après une formation de juriste publiciste, qu’elle a acquise dans l’hexagone, Mariette Thébyne rentre en Guyane, à la recherche d’un emploi dans le secteur privé ou public. C’est à la Mairie de Kourou, commune de 25 000 habitants d’où elle est originaire, qu’elle débute sa carrière. Suite à un audit, la Ville recrutait un profil de juriste spécialisé pour mettre en place le service des ressources humaines, jusqu’alors géré par le service des finances.
Dans la continuité de cette mission de deux ans, elle est promue Responsable des affaires générales pour la gestion des affaires juridiques, des logements communaux, de l’état civil, du service élections, des affaires scolaires,… Un changement politique en 1996 la ramène à la direction des RH tout en conservant celle du service foncier et juridique.
Souhaitant évoluer et s’enrichir de nouvelles expériences, Mariette Thébyne obtient le concours des Instituts Régionaux d’Administration (IRA) et fera, à ce titre, sa scolarité à l’IRA de Lille pendant un an. A l’issue de cette école d’application, elle exercera pendant un an, la fonction de gestionnaire d’EPLE avant de rejoindre le CROUS de Créteil en qualité de gestionnaire des résidences universitaires de Seine Saint-Denis.
Cinq années après son départ, la Mairie de Kourou la recontacte pour devenir Directrice Générale des Services, poste qu’elle va occuper pendant près de trois ans. Le congé maladie du Directeur de cabinet amène le Maire à proposer à Mariette Thébyne de le remplacer durant cette période puis de poursuivre en qualité de chef de cabinet. La garantie pour lui d’une continuité efficace compte tenu des connaissances de sa DGS sur les problématiques de la commune.
« Cette étape, tout aussi étonnante qu’elle puisse paraître, a été fondamentale pour mieux comprendre les difficultés que rencontre le cabinet dans sa relation, qui parfois peut être compliquée, avec l’administration, mais également les élus. Cette vision globale de la collectivité, sous l’angle essentiellement administratif puis politique, m’aide aujourd’hui à prendre du recul et à mieux fonctionner ensemble. », explique-t-elle. Une expérience professionnelle et humaine forte, qui l’aide aujourd’hui dans son nouveau poste de DGS de Matoury (depuis octobre 2014), une commune guyanaise de plus de 31 000 habitants.
Mariette Thébyne a d’ailleurs le souvenir d’une journée professionnelle à Strasbourg où elle a pu rencontrer des collaborateurs de cabinet étant passés « par la case DGS » et partageant cette même vision d’un enrichissement mutuel.
C’est avec beaucoup de passion que la DGS aborde le métier et ses spécificités en Guyane. « Nous rencontrons certes des problématiques similaires à celles de nos collègues de la métropole avec une dimension supplémentaire. En effet, les dotations de l’État, en baisse, ne tiennent malheureusement pas compte de notre retard de développement, nos carences en infrastructures d’une part ; d’autre part de nos besoins liés aux flux migratoires continus que nous connaissons, qui font qu’à l’heure où l’on ferme des écoles dans l’hexagone, en Guyane nous ne parvenons pas à en construire suffisamment pour accueillir l’ensemble des enfants présents sur notre territoire. ».
Elle espère d’ailleurs pouvoir échanger notamment sur ce sujet lors des prochaines Assises Territorialis et du congrès annuel du SNDGCT de Clermont-Ferrand. « Ce n’est pas aisé, sur un plan logistique, pour les adhérents des DOM-TOM, d’assister à l’évènement. Pourtant, c’est un moment d’échange essentiel pour prendre du recul, s’informer sur les actualités techniques de notre profession… C’est la raison pour laquelle j’adhère au Syndicat. Il bénéficie d’une écoute attentive lors de l’écriture des textes de loi et met tout en œuvre pour défendre notre profession. J’ai pour ambition de contribuer au développement du SNDGCT en Guyane, de façon à créer une véritable section regroupant les DGS et DGA, en complémentarité avec l’actuelle association des DGS de Guyane en voie d’officialisation ».
Votre mot préféré de la langue française ? Persévérance
Votre morceau de musique favori ? « Malmanoury »
Le dernier livre que vous avez lu ? « L’oligarchie des incapables ».
Le sport dont vous auriez souhaité être championne du monde ? Échecs
Un mot définissant le SNDGCT ? Lien