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Portrait de Benoît Liénard, DGS du Syndicat informatique de Charente-Maritime

Charente-Maritime
Esprit collaboratif et intérêt général rythment la mission de Benoît Liénard à la direction générale des services du Syndicat informatique de Charente-Maritime, jusque dans l’un des projets innovants initié par son établissement : la Géoplateforme 17.

 

Mon parcours

« J’ai suivi un double cursus en économétrie et en urbanisme à l’université de Nanterre-Paris X, complété par un master d’urbanisme à Sciences-Po. 
C’est au hasard des circonstances que j’ai effectué mon stage de fin d’études à la direction générale de la mairie de Rochefort, sur l’analyse de 20 années de développement urbain. Mon travail a été apprécié et j’ai obtenu un poste de chargé de mission au sein de cette direction, où se croisaient des problématiques stratégiques globales, sur des aspects économiques, sociaux, locaux. Ma prise de fonction a débuté au moment où se construisait l’intercommunalité entre Rochefort et La Rochelle. C’est par ce biais que j’ai découvert, à la fin des années 1990, le formidable outil de collaboration que pouvait être Internet.
Le maire de Rochefort m’a alors confié la direction de la Mission informatique et technologies de la communication où je me suis davantage préoccupé des usages des TIC appliquées à la collectivité, qu’il s’agisse de l’informatique dans les écoles, de la sensibilisation des services municipaux et des élus à Internet, ou encore du déploiement du haut débit.
 
Fort de cette expérience, j’ai pris en 2002 la fonction de DGS du Syndicat informatique de Charente-Maritime. 
Ce syndicat mixte, d’une totale indépendance politique et financière, a pour mission d’assister et de conseiller les collectivités locales du département dans la mise en œuvre et le déploiement de leur système d’information. La structure emploie 45 salariés et compte 500 adhérents de toutes tailles, pour l’essentiel des mairies et des communautés de communes ou d’agglomération. Le Syndicat n’a pas de fiscalité propre, ses revenus dépendent entièrement des  contributions de nos adhérents, calculées selon un mécanisme de péréquation. Il se positionne à mon sens comme un modèle d’économie publique transparente et vertueuse, à la croisée de deux mondes, alliant l’intérêt général et l’obligation de se plier aux règles de la concurrence. Nous nous sommes inspirés du secteur privé pour les procédures, le référentiel, la culture du client, et conservons du public les valeurs de participation, de solidarité et d’ancrage local.
 

Mes journées de DGS

Mon poste comporte naturellement une importante composante de management : je travaille sur des projets internes visant à rendre notre organisation plus réactive, à faire évoluer notre culture d’entreprise. Passer d’un service « artisanal », dans le bon sens du terme, à une démarche plus formalisée est une étape nécessaire pour répondre aux demandes de prestations formulées par les plus grandes collectivités. Nous œuvrons à être en capacité de fournir des services de plus en plus individualisés et ciblés. 
Sur le terrain, je peux endosser le rôle d’appui aux équipes et conseiller les DGS et les élus des grandes collectivités dans les projets destinés à améliorer, grâce au numérique, leur organisation interne et leurs services au public.
Mon poste requiert également une forte dimension de veille, sur la technologie comme sur les politiques publiques, pour être en mesure d’accompagner l’évolution technologique et celle des besoins de nos adhérents.
M’incombe par ailleurs la communication sur nos activités : je participe à bon nombre de groupes de travail et de colloques nationaux sur le métier, au sein d’associations de collectivités comme l’AMF ou la FNCCR, de réseaux professionnels comme Les Interconnectés ou encore dans certains ministères.
 
Pour ce qui concerne l’articulation entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle, je m’améliore ! Fut une époque stakhanoviste où je travaillais de manière permanente, encouragé en cela par mon activité : le numérique est un système où les frontières entre le bureau et la maison sont gommées. Aujourd’hui, je m’efforce de davantage déléguer, de hiérarchiser les priorités, d’être plus efficace en misant sur la qualité plus que sur la quantité. La fonction de DGS implique la gestion d’affaires complexes qui demande des respirations. J’ai conservé des passions, autour de la culture principalement : je suis président du Festival de musique Rochefort en accords et je joue de la batterie dans un groupe de rock.


Un projet emblématique

Parmi tous les projets d’envergure déployés par notre Syndicat, une vaste entreprise collaborative me semble aujourd’hui très représentative de notre action. 
Nous nous sommes spécialisés depuis quinze ans dans les Systèmes d’Information Géographique (SIG). Après avoir accompagné leur mise en place dans les intercommunalités du département, nous avons conçu et déployé une politique partenariale ambitieuse. Elle réunit une vingtaine d’acteurs publics (services de l’Etat, Conseil Général, collectivités locales, établissement publics, etc.) dans un cadre de gouvernance partagée. Le Syndicat coordonne des groupes de travail thématiques qui concentrent les moyens et les énergies sur des domaines prioritaires (urbanisme, logement, réseaux, …). C’est un gage d’économies et d’efficacité.
Techniquement, le Syndicat administre une plateforme d’échanges de données, la Géoplateforme 17, qui collecte des données (cadastre, vues aériennes, relevés topographiques, données métiers…) et leurs analyses pour les rendre disponibles à tous.
 


 

En favorisant les échanges d’informations, cet espace de partage vise à rendre davantage de services aux élus et aux citoyens afin d'améliorer la gestion du territoire. 
Au moment où le service public manque de moyens, cette plateforme collaborative mobilise nos capacités de gestion de projet collectif et notre expertise technologique pour fédérer de nombreux acteurs autour d’une même cause : l’intérêt des citoyens. »
 

Propos recueillis par Sophie Périès